Conference abstract

La riposte face aux maladies infectieuses émergentes en milieu militaire

Pan African Medical Journal - Conference Proceedings. 2017:4(11).15 Nov 2017.
doi: 10.11604/pamj-cp.2017.4.11.389
Archived on: 15 Nov 2017
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Keywords: Maladie émergente, riposte, militaire, Tunisie
Abstract

La riposte face aux maladies infectieuses émergentes en milieu militaire

Riadh Allani1,2,&, Ridha Bellaaj1,2

1Direction Générale de la Santé Militaire, Tunisie, 2Faculté de Médecine de Tunis, Université Tunis El Manar, Tunisie

&Auteur correspondant
Riadh Allani, Direction Générale de la Santé Militaire, Faculté de Médecine de Tunis, Université Tunis El Manar, Tunisie

Résumé

Introduction: les craintes de propagation des maladies infectieuses émergentes (MIE) ont donné lieu à plusieurs initiatives internationales destinées à améliorer les systèmes de surveillance et de lutte contre les maladies transmissibles. Dans ce cadre, une stratégie de veille sanitaire et de surveillance épidémiologique (SE) était mise en place en Tunisie depuis 1992 avec un système d’alerte et de notification.

Méthodes: revue systémique de la littérature mondiale et de l’histoire médicale tunisienne concernant cette maladie.

Résultats: le service de santé des armées (SSA) contribue de façon active à cet effort national par la mise en œuvre des programmes nationaux de santé en milieu militaire. Il a développé son propre système de SE depuis 2009 qui englobe les maladies à déclaration obligatoires, les maladies saisonnières et les maladies chroniques. Il a créé son comité de suivi de la situation épidémiologique des MIE et une cellule d’intervention pour la mise en place et la supervision des mesures préconisées par la stratégie nationale en milieu militaire. Lors de la pandémie de grippe 2009, le système de SE a permis la notification de 1089 infections respiratoires aigue fébriles (IRAF) chez les militaires dont 10% porteur de grippe «A/(H1N1)». Durant la période 2010-2015, une tendance à la baisse des cas déclarés d’IRAF (4110 cas en 2010 contre 447 cas en 2015) et de conjonctivite (826 cas en 2010 contre 235 cas en 2015) est notifiée et qui pourrait s'expliquer par les mesures d’hygiène entreprises et par l’encouragement à la vaccination antigrippale. Malgré la vaccination anti-ménigococique, une moyenne d’un cas par an de méningite à méningocoque reste déclarée probablement due à Neisseria meningitidis de sérotype B qui n’est pas couvert par le vaccin. Ce dispositif de veille sanitaire et de SE a permis la détection précoce des épidémies de rubéole (597 et 160 cas incidents en 2011 et 2012). Pour les hépatites B et C, le nombre de cas enregistré (respectivement 320 et 37 cas en 2012) ne reflète pas la prévalence de ces deux virus en milieux militaire puisque la majorité des cas ont été diagnostiqué suite au don de sang systématique des jeunes recru induisant une cause d’inaptitude au service militaire. On constate par ailleurs une augmentation de nombre de cas de leishmaniose ces dernières années ceci est en accord avec les données nationales et pourrait être expliqué par l’absence de contrôle du vecteur.

Conclusion: cette stratégie a été renforcée par la création de l’Observatoire National des Maladies Nouvelles et Emergentes (ONMNE) en 2007 et le SHOC ROOM (Strategic Health Operations Center) en 2009 avec échange d’information avec les pays maghrébins et européens. Depuis 1992, la Tunisie n’a enregistré aucun cas de paludisme autochtone ni de poliomyélite.