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Coup de chaleur d’exercice: la précocité du diagnostic et la prévention conditionnent le pronostic

Pan African Medical Journal - Conference Proceedings. 2017:4(124).04 Dec 2017.
doi: 10.11604/pamj-cp.2017.4.124.331
Archived on: 04 Dec 2017
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Keywords: Coup de chaleur d’exercice, prévention, pronostic
Abstract

Coup de chaleur d’exercice: la précocité du diagnostic et la prévention conditionnent le pronostic

Mohamed Taha Khoufi1,&, Ali Mrabet1, Khaled Lamine1, Imed Kanoun1, Moustapha Ferjani1, Mondher Yedeas1

1Direction Générale de la Santé Militaire, Tunis, Tunisie

&Auteur correspondant
Mohamed Taha Khoufi, Direction Générale de la Santé Militaire, Tunis, Tunisie

Résumé

Introduction: le coup de chaleur d’exercice (CCE) est défini comme une hyperthermie associée à des signes neurologiques en lien avec un effort physique intense effectué dans une ambiance chaude. Il s’agit d’une pathologie environnementale parmi les plus graves représentant une urgence médicale. Il résulte d’un dépassement des mécanismes thermorégulateurs de l’organisme. En effet, il survient le plus souvent chez des sujets jeunes et sportifs qui s’adonnent à des exercices physiques intenses dans un environnement chaud. Notre but était de décrire, en nous basant sur des cas concrets, les circonstances de survenue du CCE ainsi que ses caractéristiques cliniques, thérapeutiques et préventives en milieu militaire.

Méthodes: il s’agit d’une étude rétrospective descriptive longitudinale qui a concerné quatre observations de cas de CCE pris en charge dans les services de réanimation et des urgences de l'Hôpital Militaire de Tunis. Ces accidents thermiques étaient survenus et suffisamment documentés durant les quinze dernières années (1999 - 2013) chez des jeunes militaires s’adonnant à des exercices physiques intenses et prolongés dans le cadre d’un test d’endurance ou d’une course de semi-marathon.

Résultats: quatre personnes âgées de 23 à 44 ans (âge moyen 34,2 ± 10,3 ans) de sexe masculin et sans antécédents médicaux ont développé un CCE après un « marche commando » de 8km en tenue de combat et le port d’une charge lourde (avec sac à dos et arme) pour trois d’entre eux et après une compétition de semi-marathon (21km) pour la 4ème personne. Les facteurs favorisants intrinsèques identifiés chez les quatre sujets concernés dans notre étude étaient relatifs à une surcharge pondérale et un manque d’entrainement, associé à une sur motivation. Une hydratation insuffisante ainsi qu’une alimentation particulièrement riche en hydrates de carbone ont été notées chez tous nos sujets. Une dette de sommeil associée à une fatigue de voyage a été relevée chez deux sujets. Une infection des voies respiratoires hautes a été constatée chez deux militaires.

Conclusion: le CCE est une urgence médicale. Sa menace est permanente de par l’augmentation du nombre des compétitions chez les sportifs et des activités physiques en plein air pour les militaires. Notre étude confirme que la précocité du diagnostic et du traitement conditionne le pronostic et que le refroidissement initial et rapide associé à la réhydratation sont les éléments clés de la prévention du CCE.