Conference abstract

La leishmaniose cutanée dans la région de Sfax

Pan African Medical Journal - Conference Proceedings. 2017:4(126).04 Dec 2017.
doi: 10.11604/pamj-cp.2017.4.126.334
Archived on: 04 Dec 2017
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Keywords: Leishmaniose cutanée, Sfax, Tunisie
Abstract

La leishmaniose cutanée dans la région de Sfax

Asma Kanoun1, Fatma Cheikhrouhou1, Fattouma Makni1, Ali Ayadi1,&

1Laboratoire de Parasitologie-Mycologie, Newcastle University, Royaume Uni

&Auteur correspondant
Ali Ayadi, Laboratoire de Parasitologie-Mycologie, Newcastle University, Royaume Uni

Résumé

Introduction: en Tunisie, la leishmaniose cutanée demeure encore un problème de santé publique majeur avec une recrudescence nette ces deux dernières années. L’objectif était d’analyser les différentes formes clinico-épidémiologiques de la leishmaniose cutanée diagnostiquées dans le Laboratoire de Parasitologie-Mycologie de SFAX.

Méthodes: étude rétrospective des cas de leishmaniose diagnostiqués durant 9 ans (2007 à 2015). Le diagnostic de leishmaniose cutanée (LC) a été confirmé par l'examen direct de frottis dermiques colorés au Giemsa, la culture sur milieu RPMI et la PCR RFLP.

Résultats: 2184 patients ont bénéficié d'un frottis dermique. L’âge moyen était de 32 ans (extrêmes: 1 an - 95 ans). Le nombre de cas positifs a été multiplié au fil des années passant de 16 cas en 2007 à 295 cas en 2015. Le gouvernorat de Sfax a été fortement touché (57,8%). Les autres patients provenaient de Sidi Bouzid (14,3%), de Mahdia (6,2%), de Kairouan (1,2%). Les lésions dermiques étaient uniques (35,1%) et de 2 cm de diamètre en moyenne. Le siège préférentiel était les membres inférieurs (39,8%). Les formes cliniques retrouvées étaient ulcéro-crouteuses dans 56,3% des cas, sèches (22,1%), ulcérées (11,8%), humides (7,3%), œdémateuses (6,5%) et squameuses (3,7%). Le diagnostic de LC a été confirmé par un frottis dermique chez 988 cas soit 45% des consultants. La culture s’est positivée dans 11% des cas. La technique PCR a permis de redresser le diagnostic chez 159 cas suspects avec un frottis négatif. La PCR RFLP pratiquée dans 94 cas a identifié L. major dans 97.8% et L. killicki dans 2 cas isolés à partir de patients Libyens.

Conclusion: nous assistons à une recrudescence des cas de leishmaniose par comparaison aux années précédentes essentiellement dans le gouvernorat de Sfax. Cette augmentation est due à des conditions écologiques favorisant le développement du vecteur et du réservoir. Le nombre de cas est certainement sous-estimé malgré le caractère épidémique vu l’automédication et les cas traités sans preuve biologique. Des études épidémiologiques complémentaires seront nécessaires pour mettre en évidence l’ampleur de ce fléau dans les zones d’intérieurs du pays, afin de chercher les facteurs favorisants et proposer les moyens de lutte.