Conference abstract

Syphilis tertiaire révélée par un infarctus veineux mésentérique

Pan African Medical Journal - Conference Proceedings. 2017:4(82).30 Nov 2017.
doi: 10.11604/pamj-cp.2017.4.82.289
Archived on: 30 Nov 2017
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Keywords: Syphilis tertiaire, infarctus entéro-mésentérique, vascularite infectieuse
Abstract

Syphilis tertiaire révélée par un infarctus veineux mésentérique

Najla Lassoued1&, Nesrine Belgacem1, Safa Trabelsi1, Hassène Baïli1, Maher Béji1, Salem Bouomrani1

1Service de Médecine Interne, Hôpital Militaire de Gabès, Tunisie

&Auteur correspondant
Najla Lassoued, Service de Médecine Interne, Hôpital Militaire de Gabès, Tunisie

Abstract

Introduction: le substratum anatomique des complications viscérales de l’infection par le Treponema pallidum est une vascularite systémique. En effet la syphilis est connue être typiquement une vascularite des vaisseaux de grand calibre; en particulier, l’aorte et ses principales branches de division ainsi que les artères à destinée cérébrale (Miller DV et al. 2011). L’atteinte des vaisseaux de petit calibre n’est qu’exceptionnellement rapportée au cours de cette infection (Furlan FC et al. 2010) représentant un véritable défi diagnostic pour le clinicien. Nous rapportons une observation originale de syphilis tertiaire avec complications cardiaque, neurologique, cutanée et vasculaire mésentérique révélatrice.

Méthodes: B.A., patient de 78 ans, sans antécédents pathologiques notables, fût admis en urgence pour des douleurs abdominales diffuses et intenses d’installation brutale dont l’imagerie concluait à un infarctus mésentérique veineux. Le bilan de cette thrombose retrouvait des anticorps anti phospholipides positifs et une sérologie syphilitique positive: TPHA à 1/320 et VDRL à 1/8.

Résultats: deux jours après, le patient présentait un purpura vasculaire au niveau des deux membres inférieurs et du tronc spontanément résolutif. Devant la constatation d’un syndrome pyramidal reflexe à l’examen, une IRM cérébrale avait montré des anomalies de signal de la substance blanche compatible avec un neurosyphilis. La sérologie était aussi positive dans le LCR ainsi que le FTA par immunofluorescence indirecte. Sous héparinothérapie et antibiothérapie l’évolution était favorable avec une TDM abdominale de contrôle normale et négativation de la sérologie syphilitique et des antis phospholipides à 3 mois du traitement.

Conclusion: la syphilis compliquée de vascularite systémique représente un véritable défi diagnostic pour le clinicien surtout chez les patients vus aux urgences pour un accident viscéral grave (Simonenko VB et al. 2012). Une vascularite leucocytoclasique a été prouvée histologiquement sur des biopsies de lésions cutanées et génitales chez des patients présentant une syphilis primaire ou secondaire (Kim DH et al. 2010, Furlan FC et al. 2010). Quant à l’infarctus entéromésentérique, la syphilis demeure une cause possible exceptionnelle et non habituelle; cette situation n’a été signalée qu’une seule fois dans la littérature mondiale (Makris N et al. 2008). Notre observation est, à notre connaissance, la deuxième rapportant l’infarctus intestinal au cours de la syphilis.