Conference abstract

Le kyste hydatique primitif de la rate

Pan African Medical Journal - Conference Proceedings. 2018:7(12).23 Jan 2018.
doi: 10.11604/pamj-cp.2018.7.12.551
Archived on: 23 Jan 2018
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Keywords: Kyste hydatique, rate, échinococcose, parasitose
Oral presentation

Le kyste hydatique primitif de la rate

Salem Bouomrani1,&, Nesrine Regaïeg1

1Service de Médecine Interne, Hôpital Militaire de Gabès, Gabès, Tunisie

&Auteur correspondant
Salem Bouomrani, Service de Médecine Interne, Hôpital Militaire de Gabès, Gabès, Tunisie

Résumé

Introduction: la localisation splénique du kyste hydatique est très rare même dans les pays où cette parasitose demeure endémique. Elle se caractérise par sa très grande latence clinique et peut s’exposer à des complications parfois très graves. Elle est exceptionnellement primaire et isolée; s’intégrant classiquement dans un tableau d’atteinte abdominale multi-viscérale ou encore plus diffuse avec localisation pulmonaire.

Méthodes: revue systématique de la littérature mondiale à propos de ce sujet.

Résultats: l’atteinte de la rate reste rare même dans les pays endémiques pour le KH. Sa fréquence est estimée à 0,9 - 8% et la localisation splénique ne représente que 0,5 à 6% de l’ensemble de l’hydatidose abdominale: en effet, dans la grande série de Vahedi MA. plus de 318 cas de KH colligés dans le département de l’Azerbaijan de l’Est, région endémique pour le KH en Iran, la localisation splénique était retrouvée dans un seul cas, soit 2,2%. De même Malik AA. dans sa série de 382 cas de KH abdominal n’avait objectivé de localisation splénique que chez 8 patients, soit 2%. Dans la série Tunisienne de Bellil S. de KH extra-pulmonaires opérés, l’atteinte de la rate semble être un peu plus fréquente par rapport à la littérature mondiale, puisqu'elle est retrouvée chez 30 patients sur 265, soit 11,3%; ceci semble être plutôt dû à un biais de recrutement. La rate représente de façon générale le troisième site d’infection par le KH après le foie et le poumon. La rareté de l’atteinte splénique au cours de cette parasitose est conséquente du cycle biologique naturel du granulosus Échinococcose où seulement 10 à 20% des hexacanthes embryons peuvent échapper à la double circulation hépatique et pulmonaire, dites premier et second filtres, pour se propager dans les différents tissus et organes. L’hypothèse d’une infection de la rate par voie rétrograde à partir d’une hydatidose hépatique en cas d’hypertension portale via la veine porte puis la veine splénique, qui est aussi évoquée pour expliquer la localisation splénique de cette parasitose, ainsi que l’atteinte par contiguïté trans-pariétale gastrique ou colique ou bien par dissémination lymphatique. Le KH splénique est classiquement unique et solitaire; plus rarement l’atteinte de la rate peut être multiple ou bien associée à d’autres localisations du KH: en particulier hépatique, péritonéale et plus rarement cardiaque, rénale, rétro-péritonéale ou bien de la paroi gastrique ou du mésocolon.

Conclusion: aussi rare qu’elle soit, l’hydatidose splénique mérite d’être connue dans un pays comme le nôtre où cette parasitose est encore fréquente. Cette localisation peut être potentiellement grave et représenter un défi diagnostic surtout dans les formes primitives et solitaires.