Conference abstract

La tuberculose ostéo-articulaire: présentations cliniques, diagnostic et traitement

Pan African Medical Journal - Conference Proceedings. 2018:7(30).24 Jan 2018.
doi: 10.11604/pamj-cp.2018.7.30.571
Archived on: 24 Jan 2018
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Keywords: Tuberculose extra-pulmonaire, os, articulations, diagnostic, traitement
Oral presentation

La tuberculose ostéo-articulaire: présentations cliniques, diagnostic et traitement

Hassène Baïli1,&, Nesrine Regaïeg1, Salem Bouomrani1

1Service de Médecine Interne, Hôpital Militaire de Gabès, Gabès, Tunisie

&Auteur correspondant
Hassène Baïli, Service de Médecine Interne, Hôpital Militaire de Gabès, Gabès, Tunisie

Résumé

Introduction: la localisation ostéo-articulaire représente 3 à 5% des tuberculoses toutes localisations confondues et 15% des tuberculoses extra-pulmonaires. L’atteinte siège principalement au niveau du rachis réalisant le classique « mal de Pott ». Cette spondylodiscite tuberculeuse représente toujours une maladie d’actualité dans les pays en voie de développement et se caractérise par sa lourde morbi-mortalité (épidurite tuberculose et abcès du psoas). L’atteinte des articulations périphériques est plus rare.

Méthodes: mise au point sur la tuberculose ostéo-articulaire.

Résultats: la tuberculose rachidienne est la plus fréquente des localisations ostéo-articulaires. L’atteinte peut concerner la vertèbre (spondylite), le disque vertébral (discite) mais le plus souvent il y a une atteinte combinée disco-vertébrale (spondylodiscite) ou le classique mal de Pott. Le siège le plus touché est le rachis dorsolombaire dans 95% des cas alors que le rachis cervical n’est atteint que dans moins de 5% des cas. L’infection concerne habituellement l’arc antérieur des vertèbres alors que l’arc postérieur n’est que rarement atteint. La clinique se résume classiquement en une douleur lombaire traînante de type inflammatoire associée à une fièvre et une altération de l’état général. Dans les formes compliquées des sciatiques secondaires inflammatoires ou bien des déficits radiculaires sont possibles. L’atteinte cervicale peut se manifester par un torticolis, des cervicalgies ou une névralgie cervico-brachiale. L’atteinte des articulations périphérique réalise classiquement des tableaux de monoarthrites subaiguës ou chroniques. Les oligoarthrites et polyarthrites sont exceptionnelles. La clinique est non spécifique, les signes inflammatoires locaux restent discrets ou absents et l’évolution est volontiers torpide. Les articulations les plus touchées sont: le genou dans 27% des cas (la classique tumeur blanche), les hanches dans 25% des cas (la classique coxalgie), les chevilles dans 10% des cas et les articulations du pied dans 8% des cas. L’ostéite tuberculeuse est plus rare. Les sièges de prédilection sont les diaphyses des os longs, les phalanges et le calcanéum. La clinique associe à des degrés variables les douleurs osseuses inflammatoires et trainantes, l’épaississement osseux palpable, les abcès froid des parties molles adjacentes et les fistules tardives. Les formes multifocales restent exceptionnelles et se voit essentiellement chez les immunodéprimés. Les signes radiologiques sont souvent tardifs. Sur les radiographies standards on note pour les spondylodiscites: un pincement discal, une condensation diffuse du corps vertébral (vertèbre ivoire) et des lésions ostéolytiques du corps vertébral, pour les ostéites périphériques: des lésions ostéolytiques d’aspect nécrotique +/- réaction périostée (aspect soufflé de l’os). Les arthrites tuberculeuses sont très destructrices avec un aspect en «trognon de pomme» très évocateur au niveau de l’épaule. La tomodensitométrie confirme précocement les lésions osseuses, fait le bilan d’extension, recherche les complications (en particulier les abcès froids, les épidurites et les séquestres), guide la ponction biopsie disco-vertébrale et permet la surveillance après le traitement. L’IRM assure les mêmes intérêts avec une sensibilité et une spécificité supérieures. Le traitement repose sur une quadrithérapie anti tuberculeuse pendant deux mois suivis d’une bithérapie pendant quatre mois. Si doute sur la réponse clinique, la prolongation du traitement à 12 mois peut être envisagée, en particulier chez l’enfant. La chirurgie vertébrale ne se conçoit qu’en cas de compression médullaire.

Conclusion: la tuberculose ostéo-articulaire se caractérise par sa gravité particulière (compression médullaire et destruction et déformation articulaire périphérique). Une meilleure connaissance des différentes présentations clinique de cette forme par les cliniciens est nécessaire pour permettre un diagnostic précoce et une prise en charge adaptée à temps.