Conference abstract

Abcès cérébral d’origine dentaire, une porte d’entrée à ne pas méconnaître

Pan African Medical Journal - Conference Proceedings. 2017:4(106).03 Dec 2017.
doi: 10.11604/pamj-cp.2017.4.106.312
Archived on: 03 Dec 2017
Contact the corresponding author
Keywords: Abcès cérébral, dentaire, Tunisie
Abstract

Abcès cérébral d’origine dentaire, une porte d’entrée à ne pas méconnaître

Fatma Kaaniche Medhioub1,&, Ridha Allela1, Sami Cherif1, Nabil Ben Algia2

1Service de Réanimation Polyvalente, Hôpital Régional Mahres, Tunisie, 2Service de Réanimation Polyvalente, Hôpital Régional Gafsa, Tunisie

&Auteur correspondant
Fatma Kaaniche Medhioub, Service de Réanimation Polyvalente, Hôpital Régional Mahres, Tunisie

Résumé

Introduction: les abcès cérébraux correspondent à des suppurations focales d’origine infectieuse développées au sein du parenchyme cérébral. C’est une pathologie de pronostic relativement grave. Bien que peu fréquente chez l’immunocompétent, elle doit être évoquée et diagnostiquée rapidement pour une prise en charge thérapeutique efficace.

Méthodes: il s’agit de Mr A.H âgé de 55 ans sans antécédents médicaux particuliers. Il présentait depuis deux semaines un abcès dentaire pour lequel il a bénéficié d’une extraction dentaire (sans couverture antibiotique) suivie d’une antibiothérapie à base d’amoxicilline, acide clavulanique et de gentamicine. A J3 post extraction, il décrivait des céphalées intenses avec flou visuel suivis d’une altération de l’état de conscience. L’examen clinique au service des urgences trouvait un patient fébrile à 39.5°C, inconscient avec un CGS à 9/15 et une hémiplégie droite. Par ailleurs, il était stable sur le plan hémodynamique et respiratoire. Au scanner cérébral avec injection de PDC, il présentait une hypodensité pariéto-occipitale gauche sous corticale ovalaire mal limitée se rehaussant en périphérie de 4.5cm de diamètre. A la biologie, une hyperleucocytose à 19730 E/mm3 à prédominance PNN, une CRP à 259 mg/l et à la PL 240 EB à prédominance PNN avec hyperproteinorrachie et hypoglycorrachie. Le patient a été intubé, ventilé, sédaté et mis sous antibiothérapie à base de Céfotaxime, Fosfomycine et Métronidazole et sous corticothérapie.

Résultats: il a été opéré au bloc de neurochirurgie: évacuation quasi complète de l’abcès. A J2 post opératoire, le patient se réveillait à l’arrêt de la sédation. Il a été extubé avec bonne tolérance hémodynamique et respiratoire. La culture de la PL et du liquide de l’abcès cérébral était négative. De nombreux travaux mettent en exergue la gravité et les conséquences des infections à distance d’origine bucco-dentaire. Différents facteurs comme l’existence d’un foyer infectieux péri-apical, le nombre d’avulsions dentaires ou la durée de l’intervention vont influencer le risque de bactériémie.

Conclusion: l’abcès cérébral reste une pathologie rare mais grave. Le diagnostic est basé sur l’imagerie cérébrale. La prévention impose le dépistage et l’éradication des foyers infectieux bucco dentaires.