Conference abstract

Les bilharzioses: aspects parasitologiques et épidémiologiques

Pan African Medical Journal - Conference Proceedings. 2018:7(20).23 Jan 2018.
doi: 10.11604/pamj-cp.2018.7.20.559
Archived on: 23 Jan 2018
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Keywords: Bilharziose, schistosomiase, parasitologie, épidémiologie
Oral presentation

Les bilharzioses: aspects parasitologiques et épidémiologiques

Salem Bouomrani1,&, Najla Lassoued1

1Service de Médecine Interne, Hôpital Militaire de Gabès, Gabès, Tunisie

&Auteur correspondant
Salem Bouomrani, Service de Médecine Interne, Hôpital Militaire de Gabès, Gabès, Tunisie

Résumé

Introduction: les bilharzioses ou schistosomiases représentent la première cause des maladies hydriques et la seconde endémie parasitaire mondiale après le paludisme. Il s’agit de parasitoses évoluant sous forme de foyers endémo-épidémique et dues à des vers plats ou trématodes: les schistosomes. Leur extension est due principalement au développement agricole et des réseaux d’irrigation non contrôlés.

Méthodes: revue systématique de la littérature mondiale concernant cette pathologie.

Résultats: il existe 18 espèces de schistosomes dont 5 sont pathogènes pour l’homme: S.mansoni responsable de la bilharziose intestinale; S.haematobium responsable de la bilharziose urogénitale, S.intercalatum responsable de la bilharziose rectale et S.japonicum et S.mecongi responsables de la bilharziose artério-veineuse. Plus récemment une sixième espèce pathogène a été identifiée: S. guineansis voisine de S. intercalatum. Selon le tableau clinique, ces espèces sont classées en trois groupes: Groupe mansoni (S.mansoni), groupe haematobium (S.haematobium et S.intercalatum) et groupe japonicum (S.japonicum et S.mecongi). C’est une maladie encore fréquente et selon l’aide-mémoire de l’OMS publié le 25 Janvier 2017, elle est documentée dans 78 pays dont 52 sont à grand risque infectieux; principalement des pays à revenu faible en Afrique, Amérique latine et Asie du sud-est. En 2015, plus de 218 millions individus étaient infectés et avaient besoin de traitement (90% en Afrique). Parmi ces sujets justiciables de traitement, seulement une minorité était traitée: 12.4 millions en 2006, 33.5 millions en 2010 et 66,5 millions en 2015. Le cycle parasitaire est identique pour toutes les espèces. Il se fait entre un hôte définitif (homme et autres mammifères) et un hôte intermédiaire (mollusque d’eau douce spécifique de chaque espèce de schistosome) et nécessite un contact prolongé avec une eau douce où se trouvent les furcocercaires du parasite. La maladie résulte d’une pénétration transcutanée active du furcocercaire chez l’hôte définitif, lors des baignades en eau douce et stagnante et serait favorisée par l’absence d’hygiène fécale et urinaire (maladie du péril fécal). C’est une maladie grave se présentant sous formes sévères dans 10% des cas et occasionnant près de 200.000 décès/an. Elle se caractérise en plus par un impact socio-économique important (handicap et absentéisme) et des conséquences potentiellement fatales: fait le lit pour le cancer de la vessie et représente un facteur de risque pour l’infection par le HIV.

Conclusion: les bilharzioses représentent une parasitose à transmission hydrique favorisée par l’absence d’hygiène fécale et/ou urinaire qui sévit dans nombreux pays de par le monde; particulièrement en Afrique sub-saharienne et tropicale, Amérique du sud et Asie du Sud-est. Elle est source d’handicap, de comorbidité et de mortalité non négligeables.