Conference abstract

Épidémiologie du paludisme dans le monde et la Tunisie

Pan African Medical Journal - Conference Proceedings. 2018:7(35).24 Jan 2018.
doi: 10.11604/pamj-cp.2018.7.35.576
Archived on: 24 Jan 2018
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Keywords: Paludisme, épidémiologie, Tunisie
Oral presentation

Épidémiologie du paludisme dans le monde et la Tunisie

Salem Bouomrani1,&, Nesrine Regaïeg1

1Service de Médecine Interne, Hôpital Militaire de Gabès, Gabès, Tunisie

&Auteur correspondant
Salem Bouomrani, Service de Médecine Interne, Hôpital Militaire de Gabès, Gabès, Tunisie

Résumé

Introduction: le paludisme ou « Malaria » est une parasitose grave et particulièrement fréquente dans les régions tropicales et subtropicales. C’est une maladie qui représente un véritable problème de santé publique mondiale et se caractérise par une lourde morbi-mortalité avec plus de 400.000 décès par an, la plupart survenant chez des enfants de moins de 5 ans.

Méthodes: mise au point sur l’épidémiologie du paludisme dans le monde et la situation en Tunisie.

Résultats: le paludisme est l’une des maladies vectorielles les plus fréquentes dans le monde et selon l’aide-mémoire N°94 de l’OMS publiée en Avril 2017, il sévit encore dans 95 pays et territoires en Asie, Amérique latine et Moyen-Orient. Dans ces régions, environ 3,2 milliards de personnes (soit presque la moitié de la population mondiale) y sont exposés. En 2015, on a noté 214 millions de cas de paludisme diagnostiqués et 438.000 décès par paludisme dans le monde. L’Afrique sub-saharienne occupe à elle seule la part de lion avec 88% des cas enregistrés en 2015. Dans cette région le paludisme est un véritable fléau; il est responsable de 40% des dépenses de santé publique, 30 à 50% des hospitalisations et jusqu’à 60% des consultations externes. En 2005, et selon les statistiques de l’OMS, le paludisme représentait la 7ème cause de mortalité mondiale avec un totale de 883.000 décès; 90% de ces décès survenaient en Afrique sub-saharienne. En 2010, et selon le « Rapport sur le paludisme dans le monde 2010 », 225 millions de cas de paludisme ont été enregistrés et ont causé 781.000 décès. Cette parasitose était à l’origine de près de 20% de l’ensemble des décès infantiles en Afrique et avait entraîné une baisse du PIB de l’ordre de 1,3% dans les pays fortement affectés. Devant ces chiffres alarmants, les autorités sanitaires mondiales ont émis le 25 Avril 2011, à l’occasion de la quatrième journée mondiale contre le paludisme, un objectif ambitieux d’atteindre «zéro décès dû au paludisme » vers l’année 2015. L’ensemble des actions menées entre 2010 et 2015 n’était que partiellement fructueux avec: la baisse de 37% de l’incidence mondiale globale, la baisse de plus de 75% de l’incidence dans plus de 57 pays et territoires, la baisse de 60% de taux de mortalité et la baisse de 65% de la mortalité infantile de moins de 5 ans. C’est ainsi que l’OMS, a de nouveau lancé un nouveau programme mondial d’éradication de cette parasitose s’étendant de 2016 à 2030 avec comme objectifs: la réduction de 90% l’incidence du paludisme, la réduction de 90% les taux de mortalité palustre, éliminer le paludisme dans au moins 35 pays et empêcher la réapparition du paludisme dans tous les pays exempts. En Tunisie, le paludisme s’sévissait sous le mode épidémique jusqu’à 1957; en effet dans les années 30 (1931 - 1932) presque 20% de la population était infesté et on enregistrait moyennement 12.200 nouveau cas dans les années 40 (1944 - 1949). Ces constatations incitaient le gouvernement Tunisien à lancer en 1968 un « Programme Nationale d’Eradication du Paludisme » qui avait abouti en 1979 à l’éradication de cette parasitose. Depuis cette date seuls les cas de paludisme dit « d’importation » sont diagnostiqués en Tunisie.

Conclusion: en 2017, le paludisme reste une affection largement répondue dans le monde particulièrement dans les régions tropicales et subtropicale et dans les cinq continents occasionnant une lourde morbi-mortalité surtout chez les enfants et en Afrique avec un impact socio-économique très élevé.