Conference abstract

Kyste hydatique du foie: épidémiologie et diagnostic positif

Pan African Medical Journal - Conference Proceedings. 2018:7(7).19 Jan 2018.
doi: 10.11604/pamj-cp.2018.7.7.542
Archived on: 19 Jan 2018
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Keywords: Kyste hydatique, foie, diagnostic, épidémiologie
Oral presentation

Kyste hydatique du foie: épidémiologie et diagnostic positif

Hanène Nouma1,&, Salem Bouomrani2

1Service des Urgences, Hôpital Habib Bourguiba de Médenine, Médenine, Tunisie, 2Service de Médecine Interne, Hôpital Militaire de Gabès, Gabès, Tunisie

&Auteur correspondant
Hanène Nouma, Service des Urgences, Hôpital Habib Bourguiba de Médenine, Médenine, Tunisie

Abstract

Introduction: l’hydatidose est une parasitose cosmopolite qui sévit principalement dans les pays d’élevage, et en particulier dans les régions où de grands troupeaux de moutons sont gardés par des chiens: Bassin méditerranéen (Afrique du Nord, Chypre, Péninsule Ibérique, Sicile, Bouches-du-Rhône et Corse), Amérique du Sud (Argentine, Uruguay), Australie, Nouvelle Zélande et Asie Centrale. Elle est endémique dans notre pays représentant un véritable problème de santé publique surtout chez les jeunes. Le foie est le premier organe touché par cette parasitose.

Méthodes: lecture critique de la littérature mondiale et nationale sur l’hydatidose hépatique.

Résultats: l’incidence moyenne de l’échinococcose en Tunisie est de l’ordre de 20/100000 habitants avec une disparité importante selon les régions (gradient Nord-Sud et Est-Ouest) en fonction de l’importance de l’élevage allant de 7.5 à >22.5/100000H et cette parasitose est à l’origine de 1200 interventions chirurgicale/an. Le foie représente la première localisation du kyste hydatique aussi bien en Tunisie que de par le monde (65 - 70% de l’ensemble de l’échinococcose humaine). Au niveau du foie le kyste hydatique (KH) peut être unique ou multiple, isolé ou associé à d’autres localisations (en particulier intra et rétro-péritonéale et pulmonaire), de taille variable et siège principalement au niveau du lobe droit (60%). Le KH hépatique se caractérise par sa grande latence clinique pouvant rester asymptomatique pendant plusieurs années et être découvert à l’occasion d’une échographie faite pour une autre pathologie ou d’une voussure abdominale. Plus rarement des signes fonctionnels annonciateurs sont notés: douleur de l’hypochondre droit à type de pesanteur, troubles dyspeptiques ou épigastralgies atypiques. Les complications aiguës évolutives notées dans 40% des cas peuvent révéler la maladie: infection du kyste, ouverture dans les voies biliaires avec tableau d’angiocholite aiguë ou bien fissuration avec manifestations systémiques à type d’urticaire ou de prurit. L’examen physique est souvent négatif, plus rarement on peut noter une hépatomégalie, une voussure de l’hypochondre droit et dans les formes compliquées un ictère, une fièvre et une défense localisée. La confirmation diagnostique repose sur l’échographie hépatique qui se caractérise par une haute sensibilité (96%) et spécificité (99%), elle précise le siège, la taille, le nombre, les rapports vasculaires et biliaires du KH ainsi que son contenu et l’état des voies biliaires. Cette échographie permet la classification/typage du KH selon la classification Gharbi établie depuis 198: KH type 1 (uni-vésiculaire, 16% des cas), type 2 (avec membrane proligère flottante, 11% des cas), type 3 (multi-vésiculaire, 33% des cas), type 4 (pseudo tumoral, 22% des cas) et type 5 (kyste ancien calcifié, 2% des cas). La TDM hépatique est indiquée en deuxième intention, en particulier si: difficulté diagnostique à l’échographie devant les type 4 et les KH de très petit volume, hydatidose multiple hépatique et extra-hépatique et les formes à migration thoracique. La sérologie hydatique (par ELISA ou Immunoélectrophorèse) est particulièrement intéressante pour le diagnostic positif des KH type 1 et 4 et pour le suivi postopératoire. Le diagnostic différentiel du KH du foie se pose avec: le kyste biliaire simple pour le type 1, les abcès hépatiques et les tumeurs bénignes ou malignes du foie pour le type 4 et les cicatrices d’abcès ou d’hématomes pour le type 5.

Conclusion: le foie est la première localisation de l’hydatidose humaine. Cette localisation se caractérise par sa grande latence clinique et le diagnostic repose principalement sur l’imagerie du foie avec comme technique de choix l’échographie qui permet le diagnostic positif, le bilan lésionnel et la classification du KH du foie selon la fameuse classification «Gharbi».